mon cahier de danse, à 61 ans, j'ai commencé la danse

A 61 ans, j'ai commencé la danse.

La danse, c'est un rêve de toute une vie. 

Née en 1961, les écoles de danse classique se faisaient rare, et semblaient encore réservées à une élite; tout du moins, selon le ressenti des adultes parents de l'époque.

LA DANSE en grandes lettres, aussi hautes que mon ambition, ma passion, mon admiration pour cet art immense. D'ailleurs : art ? sport ? Peu importe ! Les danseurs d'aujourd'hui sont de magnifiques athlètes, que je suis et admire énormément. 

Cela nourrit mon imaginaire, mes yeux, mes émotions. Et, bien entendu, la magie d'internet : l'apprentissage, le renforcement de certains pas, et le rêve éveillé.

 

Je ne peux décrire la sensation que j'ai dès que mes yeux se posent sur une paire de pointes, ou un tutu. Cette sensation revient à chaque fois, c'est le même état «amoureux» que dans les premières heures d'un coup de foudre, d'une nouvelle relation. 

Alors : Addiction ? Très certainement, et le désir énorme de vouloir rattraper le temps que j'estime avoir perdu. 

J'ai 20 ans dans ma tête, avec ma volonté, ma persévérance ; je mets les bouchées doubles, triples, je sue, je travaille. Oui j'ai 20 ans vous dis-je, et quel bonheur absolu ! Le seul moment d'une vie déjà bien remplie par le travail, les enfants, maintenant les petits-enfants, où je fais le vide, plus rien ne compte que ma bulle d'amour à moi, mon VRAI GRAND MOMENT.

 

J'ai 61 ans, j'ai pu accéder au travail de pointes au terme d'une année de cours, plusieurs par semaine, je ne lâche rien, je vis, je progresse, je veux toujours plus, plus haut, plus beau. Cet état d'être est unique pour moi. "C'est la maturité", me dit mon professeur, elle a raison, je le sais.

J'ai atteint mon rêve de petite fille. La boucle est bouclée. Sentiment de n'avoir pas tout à fait raté le moment.

Après avoir dansé rythmique,  modern jazz, claquettes, salon, j'ai, grâce à ma rencontre fortuite avec une magnifique professeur, et alors que je cherchais un cours pour ma petite fille, touché du doigt les étoiles. 

Car, oui, je suis une étoile, celle qui brille dans mon cœur, mon âme, celle qui prouve que la vie est bien là, jusqu'à mon dernier souffle, je le sais déjà.

Après un métier de langage, je m'exprime maintenant par le non-verbal car la danse, c'est le mouvement, la grâce, la conscience d'un corps, peu importe son âge et ses souffrances passées, qui se déplace, s'admire, dans l'espace. 

J'ai la joie de me sentir vivante, incarnée et encore dans l'énergie de MA vie.

 

 

Ne passez pas à côté de votre désir, tout est toujours tellement possible, réalisable. Je rajeunis, je suis dans la vie, tout simplement.

Ghis Hugon

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